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Steve Ignorant

 Steve Ignorant  © Steph Bloch

not dead

Les mots d’un 
punk de légende

par | 24 Nov 2022

Steve ignorant était de passage à Dijon aux Tanneries, invité par le collectif Maloka, deux entités fortement imprégnées du message militant de ce groupe punk singulier. En 1977 quand Crass se forme, la vague punk déferle sur l’Angleterre. Une vague musicale et sociale qui met en opposition les générations et les classes sociales britanniques. Les labels musicaux s’emparent de ce mouvement en signant des groupes comme les Sex Pistols ou les Damned. La presse à scandale fait ses choux gras de cette jeunesse provocatrice, The Filth and the Fury titre du Daily Mirror. La presse musicale sort chaque semaine un nouveau groupe plus ou moins talentueux. De vaste fourre-tout sonore, le genre musical se normalise petit à petit. Les créations capillaires ou vestimentaires deviennent un costume punk : crête et épingles à nourrices. Le punk devient une mode.

À la même époque et avec la même énergie, le groupe CRASS se crée mais refuse tous les réflexes de consommation et de récupération idéologique ou commerciale. Le groupe met en avant des textes volontairement choquants pour « la bonne société » et chargés politiquement. Dans leurs chansons, le pacifisme cohabite avec des slogans antinucléaires. Les revendications féministes, écologiques ou anticapitalistes sont légions. Crass est anarchiste et punk, par conséquent le groupe s’attaque,dans ses communiqués de presse ou dans ses titres, à la presse musicale « gauchiste » et aux autres groupes punk « bas du front » sexistes ou violents. Le groupe revendique d’emprunter des chemins de traverse au business musical.

Mettant ses idées en action, Crass refuse de répondre aux interviews de la presse mainstream, favorisant les fanzines. Côté soutien et diffusion musical, le groupe injecte un partie des ses royalties dans son propre label en signant des groupes qui partage les même aspiration politiques qu’eux. Le groupe joue dans des squatts ou en soutien à des causes. Des graphistes, membres du groupe ou de leur entourage proche, travaillent à forger une image stricte et radicale, en rupture avec les couleurs flashy de l’esthétique punk du moment. l’utilisation du noir et blanc, du pochoir, du cut up d’articles de presse ou de photo. Crass met en avant le Do It Yourself et pousse les auditeurs sensibles à leur message à en faire de même.
Rassemblés dans une maison dans l’Essex, les membres du groupe vivent dans une micro-société, une maison ouverte, la Dial House. Un endroit ouverte à quiconque voulait aller et venir. Une maison qui devait servir de modèle à toute une série d’autres maisons ouvertes au Royaume-unis ou en Europe. Un rêve qui ne verra jamais le jour mais le Dial House existe toujours. En tout Crass aura sorti 4 albums, avant de se séparer en 1984 .Des disques  qui ont servi ou servent encore de points de repère à des activistes anarcho-punk du monde entier.
C’est donc de tout cela, précisément ou par touches, dont il est question dans cette interview produite avec une traduction simultanée et ponctuée de pauses musicales, précédemment diffusée sur les ondes de Radio Dijon Campus.

photos  © Steph Bloch

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