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boum boum

Dijon, An-fer city

Les Archives de la Ville de Dijon et l’association Risk proposent au musée de la Vie bourguignonne du 04 avril au 24 juin une rétrospective sur 30 ans de musiques électroniques à Dijon. Une histoire électro dijonnaise qui commence en 1990 dans un club rue Marceau : l’An-fer.

L’An-fer aura été un acteur déterminant pour la scène électronique dijonnaise… et française. De 1990-2002, derrière les murs de la rue Marceau ce sont les principaux artistes internationaux qui sont passés derrière les platines : Basement Jaxx, Manu le Malin,  Daft Punk, Jeff Mills, Étienne de Crecy, Dima, Gilb’r, Derrick May ou Eric Rug. Dijon aura été dans le début des années 1990 un moteur de développement et de la reconnaissance de la techno et de la house en France. Paris, à Luna et au Rex, sous l’influence de Laurent Garnier, était l’autre ville qui accueillait les artistes électro anglais, français ou américains qui étaient alors considérés comme les parias d’une sous-culture.

Laurent Garnier a été installé résident du club de 1990 à 1994. Fred et Franck Dumélie, les patrons de l’An-fer cherchaient à renouveler leur ancien club, alors appelé le Byblos. A la recherche d’un nouveau son pour accompagner la nouvelle décoration toute en métal, ils avaient flashé sur ce jeune DJ. L’An-fer allait développer ce son de manière mensuelle – parfois contre l’ancien public du club – avant d’offrir un rendez-vous hebdomadaire aux plus grands DJs du moment.

Avec cette nouvelle musique, un nouveau public arrivait rue Marceau. Un public gay, extravagant et drag. L’énergie du public était branché sur cette mixité. Un esprit inclusif allait marquer toute une génération de fêtards dijonnais qui allait devenir habitué à voir les corps se frotter sur le dancefloor, des sexualités s’assumer entre paillettes et bulles de mousse. L’An-fer était aussi un refuge pour les LGBT de l’époque.

Pour beaucoup d’afficinonados, une communauté s’est créée avec ses tribus, ses codes et ses privilèges. Une communauté de jeunes mélomanes qui lors de la fermeture en 2002 pour raisons immobilières allaient tenter de reproduire l’esprit musical de l’An-fer. L’espace Grévin, le Rio, les bars et Le Contrast allaient tenter de suppléer l’absence de club à Dijon dans les années 2010.

Ces DJs, organisateurs, bookers, fêtards passés par l’An-fer et tous les nouveaux venus qui n’ont pas fréquentés l’An-fer forment aujourd’hui une communauté dijonnaise électro hétéroclite qui de 1990 à 2024 n’a jamais cessé d’exister, faisant de Dijon une electronic city.

Retrouvez ici une série d’interviews d’activistes des musiques électroniques.

Quand la musique électronique fait danser Dijon, une  exposition des Archives de Dijon, du 4 avril au 24 juin 2024 au musée de la Vie Bourguignonne. Ouverte sur les horaires du musée tous les jours sauf le mardi, de 9h30 à 12h30 et de 13h30 à 18h. Gratuit.

En parallèle, dijon electronic story, livre édité par Selma & Salem.

Crédit photo: Paul Deley (réseaux sociaux)